Tunisie : des trafiquants profitent du confinement et abattent 200 chênes zéens
Les autorités forestières tunisiennes ont vu rouge le 14 avril 2020, suite à la découverte d’un crime environnemental perpétré dans la forêt d’Ain Draham, au nord-ouest du pays. Des charbonniers clandestins ont abattu de 200 chênes zéens, des arbres âgés de plus de 300 ans, dont la coupe est interdite par la loi tunisienne en raison de leur rôle écologique et de leur rareté à l’échelle internationale.
En Tunisie aussi, le crime environnemental profite de la pandémie du Covid-19. Dans ce pays d’Afrique du Nord où le confinement général ainsi qu’un couvre-feu ont été décrétés le 22 mars 2020, des producteurs de charbon de bois ont saisi l’occasion pour abattre 200 chênes zéens dans la forêt d’Ain Draham, au nord-ouest du pays. Les agents de la garde nationale et de la direction des forêts ont constaté le désastre le 14 avril 2020. Ils ont également saisi six gros camions et quatre tracteurs remplis de charbon de bois. Selon les gardes forestiers, le charbon saisi était destiné à des cafés ou des hôtels, où il est vendu à raison de 40 dinars, soit 13 euros le sac de 30 à 35 kg.
Les enquêtes menées par les agents forestiers et ceux de la garde nationale ont permis d’interpeler huit suspects. Dix-huit autres personnes impliquées dans cet acte considéré comme un crime sont encore recherchées.
Les chênes zéens sont des patrimoines nationaux en Tunisie
Les chênes zéens en question sont des arbres naturels de plus de 300 ans, et dont la coupe est interdite par la loi en Tunisienne, en raison de leur rareté à l’échelle internationale. Ces arbres, considérés comme des patrimoines nationaux assurent un important rôle écologique dans un pays où le couvert forestier ne représente que 8,2 % du territoire, l’un des plus faibles de la région méditerranéenne, dont la moyenne est de 20 %.
Le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Oussama Kheriji, n’a pas caché sa colère face à ce nouvel abattage d’espèce végétale protégée. « Le ministère demandera aux autorités judiciaires d’inculper les contrevenants, conformément à l’article 14 de la loi relative à la lutte contre le terrorisme » a-t-il promis. D’après le ministre, la localité d’Ain Salem a enregistré en tout l’abattage illicite de 400 arbres d’une valeur de 300 000 dinars, soit environ 95 000 euros.
Source : www.afrik21.africa