Tronçon ferroviaire Ngaoundéré-Ndjamena : Idriss Deby se tourne finalement vers le Soudan
L’information fait la grande Une du trihebdomadaire L’œil du Sahel dans sa publication du 22 avril 2020. Les lenteurs administratives côté camerounais, bloquent le déclenchement du projet d’extension du chemin de fer camerounais vers Ndjamena, la capitale tchadienne, à partir du terminal ferroviaire de Ngaoundéré.
Selon le journal de Guibaï Gatama, après l’approbation du financement d’environ 4 milliards de FCFA, des études de faisabilité de ce projet par la Banque africaine de développement (BAD), en 2017, les ministères de l’Économie et des Transports ont préparé un dossier qui a été défendu devant le Comité national de la dette publique (CNDP), avant d’être transmis à la présidence de la République.
Depuis lors, « le décret d’habilitation attendu pour autoriser le gouvernement à signer cet accord de prêt avec la BAD n’en est pas ressorti. Pourtant, côté tchadien, tout est fin prêt pour décaisser l’argent de la BAD et lancer les études de faisabilité du projet d’extension du chemin de fer camerounais vers le Tchad, peut-on lire dans les colonnes du journal.
Ndjamena va vers d’autres pistes
Après trois longues années d’attente sans fin, le Tchad, dans son désir de se connecter au rail et ainsi contribuer à désenclaver son territoire, recherche d’autres alternatives. « C’est ainsi que le pays d’Idriss Deby a récemment signé une convention avec le Soudan, en vue de la construction d’une ligne de chemin de fer entre Port Soudan et Ndjamena », relate notre confrère. Selon des sources à notre confrère, ce projet devrait être réalisé avec « le concours financier et technique de la Chine ».
Dans le même temps, en janvier 2020 à Bamako, la capitale malienne, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad ont validé les études de faisabilité d’un gigantesque projet ferroviaire devant relier ces cinq pays. Selon des sources proches du dossier approchées par L’œil du Sahel, même si elles ne mettent pas pour l’instant en péril le projet ferroviaire Tchad-Cameroun, ces alternatives explorées par le Tchad constituent au moins une menace pour l’extension du rail camerounais vers la capitale tchadienne.
Pour rappel, en plus de son statut intégrateur au plan sous-régional, le projet ferroviaire Tchad-Cameroun est porteur d’espoir pour les populations des trois régions septentrionales du pays (Nord, Adamaoua, et Extrême-Nord). Il s’agit, en effet, d’une opportunité idoine pour le désenclavement de ces territoires classés parmi les plus pauvres du pays.
Source : Lebledparle