Profitons de l’éphémère effet climat du COVID-19

Profitons de l’éphémère effet climat du COVID-19

Les avions sont cloués au sol. Les automobiles ne vrombissent quasiment plus. La vie en ville est devenue plus douce. On entend les oiseaux gazouiller, un plaisir oublié depuis longtemps. Les émissions de dioxyde d’azote (NO2), un gaz responsable d’inflammations des voies respiratoires, sont en chute libre. Lors de la première semaine de confinement en France, la baisse a atteint 60 % en région parisienne.

Et les émissions de dioxyde de carbone ont diminué de 30 % depuis le 17 mars, confirmant les résultats enregistrés dans la plupart des grandes villes à l’arrêt. Or, ces émissions sont directement responsables du réchauffement climatique.

Mais cette éclaircie pour le climat et pour nos poumons n’est qu’éphémère, voire en trompe-l’œil. Les grincheux signaleront à raison que les émissions de particules ont atteint un pic en certaines régions le week-end des 28 et 29 mars. C’est vrai. Comme tous les ans à la même époque, alors que le sol est encore froid et l’air plus chaud, l’absence de vent a facilité la stagnation de particules émises par l’épandage agricole. Et le chauffage au bois est en augmentation avec le confinement et le brûlage de déchets. “En Ile-de-France, le pic a atteint 68 mg de particules fines par mètre cube, alors que la limite autorisée est de 50 mg”, indique Anne Kauffmann, la directrice des études d’Airparif. Mais il n’a duré que vingt-quatre heures, du fait de la quasi-absence (- 90 %) de circulation routière et du retour du vent.

Alors, profitons de ce bonheur provisoire sans querelle stérile. Si l’on ne sait pas exactement combien de temps cet épisode de faibles émissions va durer, il faut s’attendre à ce que les automobiles encombrent à nouveau les rues des villes dès que les premières interdictions auront été levées.

www.usinenouvelle.com

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