Les aléas climatiques ont déjà couté 500 milliards d’euros à l’Europe

Les aléas climatiques ont déjà couté 500 milliards d’euros à l’Europe

Inondations, sècheresses, vagues de chaleur : les évènements climatiques extrêmes ont provoqué des pertes économiques de 453 milliards d’euros entre 1980 et 2017. Et coûté la vie à plus de 115 000 personnes en Europe.

Selon des données publiées par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) le 2 avril, les 33 pays de l’Espace économique européen ont perdu à eux tous 13 milliards d’euros par an depuis le début de la décennie.

L’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni sont les pays les plus touchés par les dégâts. C’est l’Hexagone qui a enregistré le plus grand nombre de victimes, avec 23 415 vies perdues depuis 1980.

La grande majorité des décès – 68 % – ont été causées par ce que l’Agence qualifie « d’événements climatiques et de vagues de chaleur », alors que 22 % d’entre eux sont liés à des « événements géophysiques » comme des tremblements de terre et des glissements de terrain.

Les près de 500 milliards d’euros de dégâts sont à peu près l’équivalent du produit intérieur brut de la Belgique. Environ un tiers des pertes économiques totales ont été causées par des inondations et un autre tiers par des tempêtes. Les événements climatiques qui ont couté le plus cher sont l’inondation d’Europe centrale de 2002 (21 milliards d’euros) et les sécheresses et vagues de chaleur de 2003 (15 milliards d’euros).

Selon le réassureur allemand Munich Re, 2017 a été la deuxième année la plus coûteuse en termes de catastrophes naturelles, après 2011, avec des pertes liées à des désastres économiques battant tous les records.

Munich Re estime que cette année-là les pertes totales ont atteint 293 milliards d’euros et que les pertes assurées ont totalisé 120 milliards d’euros, ce qui en fait donc une année record sur la période 1980-2017. Le groupe conclut par ailleurs que les ouragans et les tremblements de terre en sont les deux premières causes.

2017 n’était pas loin du tout du record de 2011 de 312 milliards d’euros, largement causé par le tremblement de terre dévastateur au Japon, le quatrième le plus puissant depuis les premiers tremblements de terre enregistrés. Il avait d’ailleurs déclenché la fusion du réacteur nucléaire de Fukushima.

Alors que les pertes climatiques et météorologiques sont énormes tant en termes de pertes humaines que financières, les décideurs politiques continuent de refuser de les inclure dans les nouvelles règles et objectifs.

La stratégie climat de la Commission européenne « une planète propre pour tous » pour 2050 reconnaît que les températures record et les événements climatiques « génèrent des coûts de plus en plus importants et menacent les moyens de subsistance de nous tous ».

Toutefois, la modélisation ne tient pas compte de ces pertes spécifiques et l’AEE affirme même que « la forte variabilité rend difficile l’analyse des tendances historiques, puisque le choix des années influence fortement les résultats des tendances ».

L’Agence soutient également qu’il s’agit d’un facteur complexe à interpréter étant donné qu’une grande partie des pertes a été causée par un petit nombre d’événements. « Plus de 70 % des pertes économiques ont été causées par moins de 3 % de tous les événements uniques enregistrés. »

Les pertes économiques en termes d’agriculture sont également difficiles à prévoir. Des secteurs comme la viticulture et l’industrie de la bière devraient être durement affectées par les températures, mais l’impact réel ne peut pas être résumé en un chiffre concret.

Depuis un certain temps, les groupes environnementaux demandent aux décideurs politiques de trouver un moyen d’inclure les chiffres, mais face à l’opposition, ils se sont plutôt concentrés sur la nécessité de s’assurer que les objectifs fixés défendent les cobénéfices de la lutte contre le changement climatique.

Le projet climat 2050 de la Commission a été largement salué à cet égard, car il concluait qu’une politique ambitieuse en matière de changement climatique permettrait de réduire les coûts des soins de santé d’environ 200 milliards d’euros par an, de réduire les décès prématurés et d’améliorer considérablement la qualité de l’air.

Source : www.euractiv.fr

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