Genre : Violence faite aux femmes en Afrique du Sud, l’autre casse-tête des autorités qui craignent une recrudescence en ces temps de confinement
L’Afrique du Sud, premier pays touché par le coronavirus sur le continent avec près de 2000 cas confirmés, fait face à un autre fléau au quotidien: celui des violences faites aux femmes. Un phénomène très préoccupant dans la Nation arc-en-ciel et le confinement ne risque pas d’arranger les choses. Une augmentation de ces violences est, en effet, à craindre.
Le gouvernement sud-africain n’a pas uniquement pris des mesures destinées à la lutte contre le coronavirus. Le phénomène des violences faites aux femmes demeure également un véritable casse-tête pour les autorités en Afrique du Sud. Pour l’heure, l’on peut noter la mise en place d’une permanence téléphonique. Mais les associations de défense des droits des femmes s’inquiètent de la situation dans les foyers, où de nombreuses victimes sont enfermées avec leurs bourreaux en ces temps de confinement.
A titre d’exemple, dès la première semaine de confinement, les autorités ont reçu 2 300 plaintes pour violences de genres, un chiffre deux fois plus élevé que ce qu’elles enregistrent en moyenne par semaine depuis le début de l’année, rapporte RFI.
Mara Glennie, fondatrice de l’organisation TEARS qui gère un centre téléphonique pour les victimes de violences conjugale, s’est confiée à leur micro. « Nous recevons des appels de tout le pays… Quelqu’un par exemple qui va nous dire : je passe le confinement avec un nouveau partenaire, et il a un comportement abusif, mais je ne peux pas me déplacer. La restriction des mouvements complique beaucoup l’aide que l’on peut apporter aux femmes dans ces situations difficiles ».
Certaines souffriraient en silence
Mais toutes les structures n’ont pas forcément noté une augmentation importante du nombre d’appel à l’aide. Pour Kerryn Rehse, du centre Mosaic de soutien aux femmes victimes d’abus, c’est parce que beaucoup préfèrent rester dans le silence.
« Il y a des femmes qui sont enfermées chez elles avec leur agresseur. Ce n’est pas forcément facile pour elles de chercher de l’aide, par téléphone ou en personne. Mais ces femmes ont aussi peur de chercher de l’aide, car si la police vient et n’arrête pas leur agresseur, il est très probable que les violences vont ensuite rapidement s’aggraver. Donc on pense que l’on verra une augmentation d’appels à l’aide une fois le confinement terminé. »
En rappel, le weekend dernier, les sud-africains se sont réveillés sous le choc : une adolescente partie faire des courses, a été violée avant d’être tuée à Soweto.
Source : actucameroun.com