COP15 : l’accord prévoit 30 Md$ par an pour la biodiversité
Au moins 30 milliards de dollars seront accordés au pays en développement pendant la décennie actuelle pour enrayer la chute de la biodiversité. C’est l’une des closes majeures de la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), qui s’est achevée le 19 décembre 2022 à Montréal au Canada.
Paris remporté pour la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15). Après quatre années de négociations, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, les 195 pays réunis, plus l’Union européenne (UE) sont parvenus à un accord sous l’égide de la Chine, présidente de la COP15. Ce pacte de paix avec la nature, appelé « accord de Kunming-Montréal » (Kunming étant la ville chinoise où devait initialement se tenir la COP15, Ndlr), vise notamment à protéger 30 % de la planète d’ici à 2030 et à débloquer 30 milliards de dollars de financement annuel à la conservation pour les pays en développement.
C’est la plus importante des vingt mesures contenues dans l’accord. Elle est d’ailleurs présentée comme l’équivalent pour la biodiversité de l’objectif de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le financement de l’Objectif 30×30 se fera par paliers, avec un premier palier de 20 milliards d’ici à 2025, contre un peu moins de 10 milliards en 2022. Ce triplement à terme des financements destinés à la biodiversité reste toutefois en deçà des 100 milliards que réclamaient les pays du Sud, où la perte de la perte de biodiversité s’accélère à cause de l’activité humaine. « La plupart des gens disent que c’est mieux que ce que nous attendions des deux côtés, pour les pays riches comme pour ceux en développement. C’est la marque d’un bon texte », déclare Lee White, le ministre gabonais de l’Environnement.
Des garanties accordées aux peuples autochtones
Outre les subventions, les pays en développement demandaient la création d’un fonds mondial dédié à la biodiversité, une question de principe, à l’image de celui obtenu en novembre pour les aider à affronter les dégâts climatiques. Sur ce point, la Chine propose comme compromis d’établir dès 2023 une branche dédiée à la biodiversité au sein de l’actuel Fonds mondial pour l’environnement (FEM).
Le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80 % de la biodiversité subsistante sur Terre. Il propose de restaurer 30 % des écosystèmes dégradés et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.
Des manquements sont également relevés dans l’accord. Notamment l’absence de chiffrage des objectifs de préservation des espèces menacées, qui figuraient pourtant dans les premières versions du texte. De même, la mention explicite que les objectifs devaient être atteints « dans les limites des capacités planétaires », a été retirée durant les dernières tractations. Ces failles de la COP15 seront certainement identifiées et comblées lors de la COP16 sur la biodiversité, qui se tiendra en 2024 en Turquie.
Source : www.afrik21.africa