Climat : quel avenir pour le Green deal européen ?
Virginijus Sinkevicius
Commissaire européen à l’environnement
La pandémie a fait passer le Green Deal, le Pacte vert, au second plan. Il demeure pourtant un défi majeur pour l’Union européenne.
Alors qu’un appel signé par plus d’un million de personnes réclame un budget de 500 milliards d’euros par an pour financer le Pacte Vert européen, le Covid-19 a rebattu les cartes de ce qui devait être l’un des projets majeurs portés par la Commission européenne. L’objectif affiché reste cependant le même : rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050. Virginijus Sinkevicius, commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, répond à nos questions.
Malgré la crise du coronavirus, êtes-vous optimiste sur le succès du Green Deal ?
Le changement climatique, le réchauffement de la planète, la pollution n’ont pas cessé. Et notre santé dépend largement de la santé de la nature. Ces questions doivent être traitées avec la même urgence qu’auparavant. C’est la leçon de cette pandémie.
Ce serait une grave erreur de revenir en arrière, même légèrement. Je peux vous assurer que nous continuons à travailler pour assurer la neutralité climatique d’ici à 2050 et que des objectifs intermédiaires ambitieux pour 2030 seront très bientôt présentés. Nous allons injecter des sommes considérables dans les économies : l’Union Européenne parle de 2 000 milliards pour mettre notamment les entreprises sur la voie du Green Deal et créer des emplois verts et durables.
Comment comptez-vous poursuivre la mise en place des 22 engagements de l’UE pour l’océan pris par votre prédécesseur ?
L’année dernière, la Commission a adopté des mesures concrètes pour garantir que les océans soient propres, sains, sûrs, sécurisés et, bien sûr, gérés de manière durable. Nous avons déjà consacré plus de 100 millions d’euros à l’action d’entreprises qui contribuent à réduire les émissions de carbone et à préserver les écosystèmes.
Une grande partie du Green Deal est en fait « bleue ». Nous nous préoccupons du plastique, nous avons par exemple étendu le programme du satellite Copernicus afin de mieux comprendre les effets du changement climatique dans l’Arctique et l’Antarctique.
Comment assurez-vous le suivi des progrès réalisés ?
L’Union européenne parle toujours de stratégies et de plans d’action. Ils doivent être mesurables et faire l’objet d’un suivi. Surtout en ce qui concerne la biodiversité. La Commission a lancé le « tracker océanique » en 2017 lorsque l’UE a accueilli la conférence « Notre océan », à Malte. Il s’agit d’un outil essentiel pour mesurer les engagements, pour séparer « ceux qui parlent » et « ceux qui font ». Nous le constaterons en août.
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Source : euractiv.fr