Centrales thermiques : une inertie au coût élevé

Centrales thermiques : une inertie au coût élevé

Les centrales à charbon et à gaz devront fermer 10 à 30 ans avant leur longévité habituelle de 35 à 40 ans afin de respecter les objectifs climatiques, révèle une étude.

Tous les scénarios climatiques concordent : pour demeurer en dessous d’un objectif de +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, voire de +1,5 °C, nos émissions de gaz à effet de serre devront rapidement baisser, afin d’atteindre la neutralité carbone vers la moitié du siècle.

Si les choses paraissent simples sur le papier, elles le sont bien moins dans la réalité. Ne serait-ce que par l’existence des centrales au charbon et au gaz, dont la durée de vie moyenne atteint respectivement 39 et 36 ans. Ce qui, à moins de tabler toujours plus sur d’hypothétiques émissions négatives, implique d’envisager leur fermeture anticipée.

Dans son étude publiée dans la revue scientifique Environmental Research Letters, l’équipe de Steven Davis, du département des sciences de la Terre de l’université de Californie (Irvine), a analysé le parc mondial des centrales thermiques, calculant le surplus d’émissions par rapport à des objectifs climatiques de +1,5 °C, +2 °C et +3 °C au cours du siècle. Leur constat est sans appel : ces centrales devront cesser de fonctionner entre 10 et 30 ans avant terme.

La chine explose le surplus

Si les centrales existantes devaient mourir de leur « belle mort », le surplus d’émissions liées à ces centrales s’élèverait à 220 milliards de tonnes de CO2 (GTCO2) dans le cas d’un scénario +1,5 °C. En estimant à 182,5 GTCO2 le budget carbone pour demeurer dans les clous dans un tel scénario, ce surplus s’élèverait donc à 220,5 %.

Ce surplus potentiel est particulièrement marqué en Chine, pays qui compte la moitié des centrales à charbon existant à travers le monde, dont la plupart ont moins de 15 ans. Aux États-Unis, ce surplus d’émissions, si les centrales thermiques allaient à leur terme, serait de 26 % inférieur à celui de la Chine. En Europe de l’Ouest, il serait de 87 % inférieur, étant donné la moindre abondance de centrales thermiques et leur âge plus avancé.

Selon les chercheurs, les études sur le réchauffement peinent à tenir compte de l’inertie du secteur énergétique, qui constituent selon eux un « carbon lock-in » (enfermement dans les émissions de carbone). « Réorienter des milliers de milliards de dollars de capitaux privés, après que seulement 25 % de la vie des centrales se seront écoulées, va poser d’énormes défis politiques et économiques », préviennent-ils.

Source : euractiv.fr

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