Bruxelles cherche le remède miracle pour préserver les entreprises des effets de la pandémie COVID-19
La crise « sans précédent » du coronavirus nécessite de nouveaux outils. La Commission européenne envisage la création d’un nouvel instrument pour soutenir les entreprises solvables, en particulier dans les États membres vulnérables.
La Commission est particulièrement préoccupée par l’impact de la pandémie sur le marché unique, car les caisses de certains États membres ne sont pas suffisamment pleines pour renflouer les entreprises.
« Il est crucial d’éviter que cette crise ne creuse les divergences économiques, sociales et politiques entre les pays ou les régions », a souligné Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission chargé de l’économie. Il s’est exprimé lors d’une séance de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen qui s’est déroulée lundi 27 avril par téléconférence.
L’exécutif de l’UE examine « si et comment un instrument centré sur la solvabilité pourrait être mis en place pour aider les entreprises à travers l’Europe à rester opérationnelles jusqu’à ce que l’économie rebondisse ».
« Nous sommes vraiment dans une situation sans précédent », a martelé Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie, lors de la même réunion. C’est pourquoi la réponse économique au coronavirus devrait être innovante, a-t-il souligné, et ne pas se limiter à injecter davantage d’argent dans des instruments qui existent déjà.
« Nous avons aussi besoin d’outils très solides et innovants », a-t-il précisé.
En raison de la nature inédite de cette crise, nous avons besoin d’une réflexion « qui sorte des sentiers battus », a renchéri Valdis Dombrovskis.
Les commissaires n’ont pas livré plus de détails sur le nouvel instrument de soutien aux entreprises. Mais ils ont indiqué qu’il ciblerait les pays durement touchés par la pandémie et dont les économies sont vulnérables.
Ce mécanisme devrait s’inscrire dans le cadre de la proposition sur le cadre financier pluriannuel (CFP) révisé et sur le fonds de relance, qui devrait être dévoilée à la mi-mai.
Paolo Gentiloni et Valdis Dombrovskis n’ont donné aucune précision sur la taille et la forme du fonds de relance, ni sur la manière dont il devrait être intégré.
Ils ont cependant confirmé que l’investissement serait concentré sur les premières années de la période budgétaire et qu’il inclurait à la fois des subventions et des prêts, l’un des principaux points de friction entre les États membres.
Les pays qui réclament une réponse ambitieuse à la récession imminente plaident pour que les fonds de relance proviennent de transferts directs, plutôt que de crédits.
Les nouvelles mesures de relance s’ajouteront aux 3 400 milliards d’euros que les pays et les institutions européennes ont déjà mobilisés, aux 540 milliards d’euros de liquidités versés par le biais de divers instruments de l’UE et aux 750 milliards d’euros provenant du programme d’achat d’obligations de la BCE.
« Mon impression est que l’attitude des institutions européennes et des États membres a changé par rapport à la crise précédente », a indiqué Paolo Gentiloni.
Le commissaire italien a admis qu’« il ne sera[it] pas facile » de se mettre d’accord sur le fonds de relance. Mais il a rappelé que l’UE discutait actuellement d’« instruments communs » pour sortir de la récession, alors qu’au lendemain de la crise financière, les États membres avaient dû demander un plan de sauvetage assorti de conditions.
La réponse globale de l’Europe dépendra de l’impact de la crise du COVID-19, et la Commission devrait présenter ses prévisions économiques de printemps le 7 mai.
Paolo Gentiloni a souligné que « la forte récession » attendue serait conforme aux projections du FMI, qui prévoit une chute de 7,5 % du PIB de la zone euro cette année.
Source : www.euractiv.fr