Après le Covid-19, la France prépare un plan de relance pour un tourisme durable

Après le Covid-19, la France prépare un plan de relance pour un tourisme durable

La France veut reconstruire un tourisme durable et digital après la crise sanitaire. La Caisse des dépôts et Consignations (CDC), qui s’engage à mettre 1,3 milliard d’euros dans le plan de relance, assure que ses investissements seront conditionnés à des critères environnementaux. De quoi relancer le secteur, qui représente 9 % du PIB de l’Hexagone, dans la bonne direction.

La France est la première destination mondiale du tourisme et elle entend bien préserver cette place de choix, malgré la crise du Covid-19. C’est même une “priorité nationale” selon Edouard Philippe. Et il va falloir mettre les bouchées doubles tant le secteur, qui représente deux millions d’emplois et 9 % du PIB, est sinistré. Restaurants, musées, parcs d’attractions, hôtels… Tous les acteurs du tourisme ont dû fermer leurs portes mi-mars. Face à cette situation, un plan d’urgence a été mis en place comptant notamment quatre milliards d’euros de prêts garantis par l’État et des fonds spécifiques dédiés aux petites entreprises.

“Le tourisme de demain doit être plus durable, participatif et digital”, a plaidé sur BFM Business Olivier Sichel, directeur général adjoint de la Caisse des dépôts et Consignations (dont Novethic est une filiale). La CDC va lancer un “grand plan Marshall pour le tourisme” d’un montant de 1,35 milliard d’euros via la Banque des Territoires et Bpifrance. Elle occupe ainsi un rôle central dans le plan de relance présenté à l’issu du Comité interministériel du tourisme par le Premier ministre ce 14 mai.

“Les Français ne veulent pas de surtourisme”

Pour renforcer les fonds propres et “redonner du tonus au bilan des entreprises”, Olivier Sichel estime que les prêts ne suffisent pas car “il faut les rembourser”. D’où la nécessité d’un vrai plan d’investissement. Pour cela, Bpifrance viendra soutenir les entrepreneurs tandis que la Banque des territoires financera directement des infrastructures avec des “conditions très fortes” pour un tourisme durable.

“On va être très exigeants sur la qualité environnementale des projets pour qu’il soit accepté par les populations”, a prévenu Olivier Sichel sur France Info. “Les Français ne veulent pas de sur-tourisme, ils ne veulent pas qu’on massifie les touristes dans une seule zone, autour du Mont Saint Michel ou autour de Chambord par exemple. Ils veulent que le tourisme soit bien réparti parce qu’il y a plein de richesse sur notre territoire”, a-t-il ajouté sur BFM Business.

Pour le ski par exemple, l’orientation choisie est de valoriser la montagne toute l’année en mettant en avant les circuits de VTT, les randonnées, les festivals. Il s’agit d’éviter la concentration une seule partie de l’année et étaler les venues des touristes dans le temps. Une manière de faire vivre tous les acteurs du tourisme en évitant les embouteillages et la surpopulation.

“Un futur écosystème touristique européen durable, résilient, innovant”

Pour cela, la France compte s’appuyer sur le numérique. Depuis des années, le pays est confronté à l’arrivée massive des plateformes tels que TripAdvisor ou Airbnb qui ont englouti une partie des parts de marché des hôteliers. En conséquence, la CDC pousse la création d’une plateforme agrégeant toutes les données sur le tourisme. Un instrument qui devrait réunir toutes les activités du tourisme français et attirer les touristes.

La France n’est pas le seul pays à repenser son tourisme d’après-crise. En Italie, Venise, qui a redécouvert les bienfaits d’une ville allégée du poids des millions de touristes et des bateaux de croisière réfléchit désormais à taxer les touristes étrangers. Au niveau européen, le Commission en charge du marché intérieur, Thierry Breton, avait appelé début mai à “réfléchir ensemble à l’après” en construisant “une feuille de route tournée vers un tourisme européen durable (…).” La Commission européenne a justement remis, ce 13 mai, ses recommandations pour relancer le tourisme en Europe. Si, pour cet été, l’approche européenne est surtout attachée à une reprise de l’activité dans des conditions sanitaires sûres, elle a annoncé “préparer le terrain pour un futur écosystème touristique européen durable, innovant et résilient” via un “programme européen pour le tourisme 2050”.

Source : www.novethic.fr

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