Afrique l’Ouest : le potentiel du karité pour atténuer les effets du changement climatique
L’Alliance Globale du Karité (AGK) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Bureau régional de la FAO pour l’Afrique) ont publié une étude qui souligne le potentiel du karité pour atténuer le changement climatique en Afrique de l’Ouest.
L’étude révèle qu’à l’heure actuelle, la chaîne de valeur du karité fixe 1,5 million de tonnes de CO2 chaque année en Afrique de l’Ouest. Par rapport aux volumes de production, chaque tonne de karité produite, a une empreinte carbone négative de 1,04 tonne de CO2.
Intitulée : «la filière karité, principal moteur de fixation du carbone favorable aux pauvres en Afrique de l’Ouest», l’étude a évalué la contribution de la chaîne de valeur du karité à l’atténuation du changement climatique, à la résilience climatique et à l’impact socioéconomique. La recherche a exploité l’outil EX-ACT Value Chain (EX-ACT VC), développé en 2016 par la FAO.
Selon l’étude, l’augmentation de la population d’arbres de 7 millions d’arbres par an sur 14 ans porte le CO2 fixé à environ 9 millions de tonnes par an, conduisant à un impact de fixation du carbone agrégé de 180 millions de tonnes de CO2 sur 20 ans. La valeur actuelle nette de cet investissement est de 1,9 milliard de dollars américains, ce qui se traduit par un taux de rendement interne de plus de 100% en tenant compte des investissements publics et privés.
Le rapport affirme que la chaîne de valeur du karité est une activité essentielle de génération de revenus pour les femmes des zones rurales. En 2018, chaque journée de travail a généré 1,9 dollar américain de valeur ajoutée pour les femmes.
Dans l’ensemble de la région, la chaîne de valeur a une production brute annuelle d’environ 284 millions de dollars américains et une valeur ajoutée de 203 millions de dollars américains, qui est principalement captée au niveau de la production locale par les femmes ramasseuses et transformatrices.
L’amélioration de la productivité des collectrices et l’agrandissement des parcs à karité peuvent augmenter le revenu brut par femme collectrice à 167 USD par an ; soit 2,30 USD de valeur ajoutée par jour de travail, en tenant compte de la saisonnalité.
Le président de l’Alliance Globale du Karité, Badiè Marico, en reconnaissant la valeur du karité, a déclaré : «investir dans la chaîne de valeur du karité est la clé pour assurer un monde meilleur pour les générations futures. Alors que le monde cherche des solutions innovantes et durables pour protéger notre planète, je voudrais inviter les secteurs public et privé à unir leurs forces pour protéger et régénérer nos parcs à karité.»
Louis Bockel (PhD), économiste chargé du soutien aux politiques au Bureau régional de la FAO pour l’Afrique, a déclaré: «les partenariats fonctionnels, comme le partenariat FAO-AGK, sont des moteurs pour résoudre les problèmes mondiaux. La FAO est fière de contribuer à dévoiler la chaîne de valeur du karité en tant que moteur de fixation du carbone en faveur des pauvres en Afrique de l’Ouest.»
Que retenir de l’AGK ?
L’Alliance Globale du Karité (AGK) est une association industrielle à but non lucratif qui compte 560 membres de 35 pays, dont des groupements de femmes, des marques et des détaillants, des fournisseurs, des membres affiliés et des ONGs. Grâce à des partenariats public-privés, l’AGK promeut la durabilité de l’industrie, les pratiques et normes de qualité et la demande de karité dans les aliments et les cosmétiques.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est une agence spécialisée des Nations Unies qui dirige les efforts internationaux pour vaincre la faim. L’objectif de la FAO est de garantir la sécurité alimentaire pour tous et de veiller à ce que les gens aient régulièrement accès à suffisamment de nourriture de haute qualité pour mener une vie active et saine. Avec plus de 194 États membres, la FAO travaille dans plus de 130 pays à travers le monde.
Source : www.benin24tv.com