Climat : l’eau à l’épreuve des changements climatiques
Dans un rapport publié en mars, les Nations unies estiment que près de 52 % de la population mondiale pourrait avoir à vivre en subissant les effets d’une pénurie d’eau d’ici 2050.
Sur la planète bleue, l’eau douce va prochainement manquer à des milliards de personnes, jusque dans des régions du monde où les précipitations sont pour l’instant abondantes. Moins accessibles, en moindre quantité et qualité, les ressources hydriques se dégradent, avertissent les Nations unies dans un foisonnant rapport publié, comme chaque année, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, dimanche 22 mars. L’Organisation météorologique mondiale consacre sa propre journée internationale, lundi 23 mars, au thème de l’eau et du changement climatique.
Car le temps presse : déjà près de 4 milliards d’individus affrontent actuellement une pénurie sévère pendant au moins un mois par an. Le réchauffement global n’en est pas la seule cause. La consommation mondiale explose : au cours des cent dernières années, elle a augmenté à un rythme deux fois plus rapide que la croissance démographique, elle a été multipliée par six et continue de grossir de près de 1 % par an en raison du développement économique et des nouveaux usages. Et la pollution massive des nappes souterraines et des rivières aggrave la situation.
Emergence accélérée de pathogènes
Pourtant les auteurs du programme ONU-Eau considèrent l’eau comme l’élément clé de la plupart des dix-sept Objectifs de développement durable : de la lutte contre la faim dans le monde, la pauvreté, l’inégalité entre les genres, à la dégradation des sols et de l’état de l’océan. Seulement plus les températures s’élèvent, plus la demande en eau grimpe et plus l’évaporation s’accentue, privant les sols de leur humidité. Le diagnostic peut paraître évident. Pourtant dans ce rapport édité par l’Unesco et intitulé L’eau et les changements climatiques, le programme dédié de l’ONU en détaille les interactions innombrables, notamment sur la production de l’énergie, l’agriculture ou bien les écosystèmes. Mais il présente aussi d’autres répercussions profondes, pour certaines insoupçonnées du grand public, sur la santé humaine en particulier. Ce chapitre-là alerte sur l’une émergence accélérée de pathogènes. De quoi interpeller en pleine pandémie de coronavirus.
Source : www.lemonde.fr