Côte d’Ivoire : Themis donne son feu vert pour la construction du barrage de Singrobo
La compagnie électrique Themis vient de donner le coup d’envoi pour la construction du barrage et de la centrale hydroélectrique de Singrobo en Côte d’Ivoire. Les travaux seront réalisés sur le terrain par le groupe français Eiffage.
Le projet hydroélectrique de Singrobo entre pleinement dans sa phase de construction. L’entreprise Themis vient de donner le coup d’envoi à travers un avis (Full Notice to Proceed [FNTP]) à l’endroit de l’entrepreneur du projet qui n’est autre qu’Eiffage. Le groupe français a remporté l’appel d’offres pour la construction du barrage hydroélectrique de Singrobo en octobre 2018.
Le projet est développé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) par le consortium Ivoire Hydro Energy détenu par Themis (soutenue par Denham Capital), Africa Finance Corporation (AFC) et IHE Holding, une société de développement local. Le contrat de conception et de construction clé en main signé par le groupe Eiffage prévoit la construction d’un barrage mixte en enrochements et en béton qui affiche une hauteur de 23,50 m sur 1 374 m de long, formant une retenue de 105 millions m³.
Le barrage sera construit sur la rivière Bandama, dans les villages de Singrobo et d’Ahouaty entre Abidjan et Yamoussoukro. La retenue d’eau permettra de faire tourner les turbines d’une centrale électrique qui produira 44 MW.
Un investissement de 195 millions d’euros
Eiffage Génie Civil et Eiffage Énergie Systèmes construiront également le canal de rejet de la centrale hydroélectrique de Singrobo, le poste de départ (une sous station) de 90 kV, la ligne de 3 km connectant la centrale au réseau, les installations temporaires ainsi que les voies d’accès. Le barrage et la centrale électrique seront mis en service en 2023. L’électricité sera vendue à l’entreprise nationale ivoirienne Cienergues dans le cadre d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) d’une durée de 35 ans. Le projet nécessitera en tout un investissement de 195 millions d’euros, dont le financement a été bouclé en 2019.
“Singrobo fournira 217 GWh d’électricité par an à un prix abordable aux industries, aux entreprises et aux communautés locales, réduira les émissions de CO2 de 124 000 tonnes par an et créera environ 500 emplois pendant la construction”, indique Themis. Selon l’entreprise, basée à Casablanca au Maroc, le projet hydroélectrique de Singrobo a été conçu pour éviter et minimiser les impacts environnementaux et sociaux négatifs, “conformément aux garanties opérationnelles de la Banque africaine de développement (BAD) et aux normes de performance de la Société financière internationale (SFI)”.
L’impact du projet hydroélectrique
Selon la BAD, la construction et l’exploitation du barrage hydroélectrique de Singrobo causera d’expropriation de terres agricoles, résidentielles (notamment certains terrains non aménagés, mais constructibles), de la perte de cultures annuelles et pérennes, ainsi que d’habitations et autres structures non résidentielles, de la perte de moyens de subsistance essentiellement pour les pêcheurs et mareyeurs ainsi que pour les agriculteurs, et enfin de la perte de patrimoine culturel. Ce sont en tout 730 personnes qui seront ainsi impactées par le projet. En 2017, la BAD s’est mise d’accord avec les développeurs du projet pour la mise en œuvre d’un Plan d’action pour la réinstallation (PAR).
Source : www.afrik21.africa